LES PAYSANS
LES PAYSANS
Un monde moderne les a fait disparaître
Ils faisaient vivre la terre avec des moyens rudimentaires
Remplacés par des tracteurs et des ordinateurs spécifiques
Elevages en batterie, traite en automatique
Engrais et nitrates qui par leurs ravages
Ont détruit la faune et la flore sauvages
Le terme paysan a été remplacé par gérants,
Groupements "GAEC", laitiers ou exploitants.
Leur journée commençait tôt, avant le lever du soleil
Dans l'écurie des vaches pour distribuer la paille
Nettoyer la :litière et sortir le fumier de "crottes"
Cet engrais si précieux qu'ils stockaient sur la "pelote"
Lâcher les vaches et les conduire à "l'abreuvoir".
Enfin, première tâche accomplie, un café ils allaient boire
C'était encore l'hiver, les animaux restaient dans "l'étable"
Bientôt lâchés pour aller brouter l'herbe des prés si profitable.
Un autre cycle allait commencer
A l'automne la terre avait été labourée
Avec un bel attelage de trois chevaux tirant un "brabant"
Cet outil à un soc traçait un sillon élégant
Le temps était long pour que le champ soit labouré
Sur lequel au préalable le "fumier" avait été écarté
Transporté par petits tas il avait été déposé
Afin de préparer la terre pour des semis variés.
Semer en jetant les grains à la main, il fallait des heures
Le littérateur dira :"Le geste auguste du semeur"
Puis il fallait attendre que la nature fasse son oeuvre
En espérant cette année que le ciel soit chaleureux
Pour que la récolte se fasse sa ns pourrir
Elle sera si nécessaire à l'humanité pour se nourrir.
Le temps était venu de récolter le foin si précieux
Tirée par un cheval la "faucheuse" coupait l'herbe des Dieux
Puis c'était la "faneuse", la "racleuse", la mise en meules à la main
"Comme l'écrivait Madame de Sévigné dans un quatrain"
Stocké sur les "lassies" pour bien le conserver
En attendant l'hiver pour que les bêtes puissent le manger
Pendant ce temps les blés jaunissaient
La vieille moissonneuse les découpait
A la main les gerbes étaient mises en "trésiaux"
Ramassées elles étaient gardées dans des "silos"
En attendant l'arrivée de la "batteuse"
Et alors tout recommençait en attendant des jours heureux
Sur les marchés on trouvait poulets et lapins vivants
Fromages et oeufs vendus par les femmes des paysans
Ni chèques, ni cartes, on échangeait la monnaie
Tout se passait dans un monde en paix
Du producteur au consommateur de la rue
C'était une époque à jamais révolue
Sur le champ de foire se mélangeaient vaches et chevaux
Vendus au plus offrant, c'était le "marché aux bestiaux".
C'est la vie de mon enfance
Je suis un fils de paysan
Comprenez ma nostalgie
Ce temps là est fini
Pour partager ma peine
Je vous adresse ce poême
Jean VENTRIN